Episode 5 : Rester zen face à la critique

Comment rester connecté à l’autre lorsqu’il ou elle nous adresse des reproches, des critiques?
Peut-on retrouver la paix et ne pas se sentir attaqué(e), sur la défensive?
Y-a-t-il une formule magique qui nous permettrait de rester serein dans ce type de situation?
Dans cet épisode, nous explorerons la force de la connexion à soi et à l’autre pour éviter des conflits inutiles.

Transcription de l’épisode

Et si vous aviez le pouvoir de ne pas être atteint par les reproches ?

Et si vous pouviez voir ces critiques comme un cadeau ?
Et si au lieu d’être sur le mode défensif, vous arriviez à apaiser les conflits avant même qu’ils ne se déclarent, à surfer sur la vague de la critique.
Dans cet épisode, j’aimerais vous parler du fabuleux pouvoir de l’empathie ou comment rester zen face à l’énergie d’une personne qui semble plutôt offensive au premier abord.

A l’époque, j’ai l’opportunité de partir deux jours en formation dans un domaine qui me passionne dans une autre ville.
Mon conjoint accepte donc de garder nos deux jeunes enfants tout le week-end mais j’ai conscience que ce ne sera pas de tout repos pour lui.
De mon côté, en tant que maman fatiguée et assez débordée, ces deux jours de stage sont une véritable bénédiction : j’ai des échanges passionnants avec les participants, j’ai du temps pour moi, je fais des nuits complètes sans être réveillée par mes enfants.
Je me sens ressourcée et dans une gratitude immense pour mon conjoint qui me permet de vivre cela.

Pendant ces deux jours, j’apprends grâce au Travail sur les pensées de l’Américaine Byron Katie que toutes nos pensées, nos jugements, nos critiques sur nous-mêmes ou sur les autres sont à la fois vraies et fausses.

Par exemple si je me dis que « je suis incompétente », cela peut être vrai lorsque je suis incapable de réparer mon ordinateur et faux dans un autre contexte où j’ai des compétences pour régler un problème dans ma sphère professionnelle. Et finalement c’est tout à fait ok de reconnaître que nous pouvons être les deux à la fois selon le contexte.

Cet apprentissage est époustouflant pour moi car je réalise la relativité de la critique et le stress inutile qu’elle peut provoquer.

La seconde révélation est que se défendre face à la critique, au reproche, au jugement, c’est déjà entrer dans le conflit. Dans le jeu de qui a raison ou qui a tort.

En d’autres termes, le simple fait de vouloir se justifier dans une conversation, suite à une critique, un reproche, une remarque de l’autre provoque très souvent un conflit.

De retour, le dimanche soir dans ma famille, je me sens enthousiaste et ressourcée par mon week-end. Mon conjoint, lui est épuisé. Il est à bout et n’a pas eu une seconde à lui pendant le week-end.

Au moment de passer à table, j’envoie des messages de remerciements aux formatrices du stage avec mon téléphone et il s’énerve. Il me dit en criant qu’au lieu d’être sur mon téléphone, je devrais plutôt m’occuper des enfants, mettre la table et les coucher.

Et là, j’ai une sorte de révélation. Je repense au fait que tout est vrai et que tout est faux dans une critique. Et en un instant je perçois exactement l’endroit où « il a raison », où ce qu’il dit est « vrai » : je vois que sa réaction est tout à fait justifiée. Il est épuisé, a passé tout le week-end avec les enfants et a vraiment besoin de soutien à ce moment- là.

Très calmement, je le remercie pour sa remarque et lui donne sincèrement raison. A partir de cet instant, je suis pleinement présente pour mes enfants et pour les tâches de la maison. Je m’occupe de mettre la table, de débarrasser, de coucher les enfants. J’agis vraiment depuis une énergie de paix et de gratitude et pas du tout depuis la culpabilité.

Lui, semble surpris de ma réaction et se calme presque immédiatement. Le conflit n’a pas eu lieu. Je suis sincèrement heureuse de faire ces tâches et j’arrive complètement à me connecter à ce qu’il vit, à aller sur sa colline.

Mon invitation dans cette anecdote est bien sûr d’apprendre à se connecter à l’autre, à voir l’endroit où il a peut-être raison (ce qui ne signifie pas que vous avez tort).
Pour créer cet espace d’ouverture, c’est essentiel de vérifier si votre réservoir d’énergie est plein ou vide. En d’autres termes, si vous sentez de la frustration, de l’agacement, de la fatigue et que vos besoins ne sont pas comblés, vous pouvez difficilement vous connecter au point de vue de l’autre : vous avez-vous-même besoin d’être entendu.
Si vous n’arrivez pas à aller sur sa colline, c’est le signe que vous devez d’abord prendre soin de vous et de votre énergie.

Mais si vous arrivez à être dans un espace intérieur plutôt paisible, ouvert, presque curieux, je vous invite à observer sincèrement et sans culpabilité : est-ce qu’il y a du vrai dans cette critique que l’on vous fait ?

Est-ce que vous pouvez enfiler les lunettes de l’autre pour voir en quoi ce reproche peut être pertinent pour lui ?

Et si vous y arrivez, le remercier et valider son ressenti silencieusement ou explicitement peut être très puissant.
Ce qui vous épargnera du temps, de l’énergie perdue dans des conflits parfois inutiles.

La puissance de cette approche, c’est qu’elle nous permet de retrouver la paix et la connexion à l’autre, sans passer par la case conflit.

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