Johanna Guez
Coach et formatrice en Communication Collaborative

Episode 2 : La Roue du hamster

Comment sortir de la désagréable sensation d’être un hamster qui avance sur sa roue sans s’arrêter ? Quel est l’impact sur notre entourage de ce mode de fonctionnement déconnecté de nous-même ? Comment retrouver votre pouvoir sur la situation quand la liste des tâches s’accumule et que vous vous sentez pris à la gorge ? Dans cet épisode nous verrons comment la connexion au corps nous permet d’accéder à nos émotions, nos aspirations profondes et parfois prévenir des conflits inutiles.

Retrouvez ici les besoins universels de l’être humain au sens de la Communication NonViolente.

Transcription de l’épisode

Il vous est sans doute arriver d’avoir cette sensation d’être un hamster qui avance sur une roue, sans s’arrêter. Accomplir une tâche après l’autre sans se poser la question du sens de ce que vous faites. Dans ces moments- là, vous n’avez ni le temps, ni l’énergie de vous connecter à votre corps et vous ne ressentez pas vraiment de douleurs. Votre cerveau a décidé que vous n’aviez pas le temps pour cela. Vous avez tellement de choses à faire au travail, avec les enfants, à la maison, avec l’administration.

Dans cet épisode, je voudrais vous partager une anecdote qui illustre pour moi, comment en vous recentrant sur vos sensations corporelles, vous pouvez retrouver votre énergie, votre pouvoir et peut-être prévenir des conflits inutiles.

Nous sommes au printemps, un samedi ensoleillé. Ma semaine de travail a été chargée Ce jour-là, mon compagnon me propose de prendre les vélos avec notre fils de deux ans et de faire le tour des bibliothèques dans lesquelles nous avons emprunté des livres. Comme il fait beau, je me dis que ça me fera du bien de sortir un peu et nous voilà partis. Arrivée là-bas, mon compagnon m’annonce qu’il a oublié les livres. Là, je sens immédiatement un agacement très fort, une énorme frustration monter en moi, même si je ne comprends pas très bien pourquoi l’émotion est si intense. Je vois défiler dans ma tête des jugements et des reproches du type : « Comment a-t-il pu oublier ces livres ? C’est pourtant pas compliqué de penser à prendre des livres qu’on doit rendre ? Il n’est vraiment pas digne de confiance. J’aurais dû me douter qu’il allait oublier ». Avec de telles pensées, je sens que si je les lui partage, la dispute n’est pas loin. Je lui annonce sèchement qu’il m’attende avec mon fils et que je retourne chercher les livres. Voyant mon énervement il me dit avant que je parte « mais pourquoi tu te mets dans de tels états ? ».
Cette phrase résonne en moi sur le chemin du retour. « Pourquoi est- ce que je me mets dans de tels états pour une histoire de livres oubliés ». Surtout qu’il n’y a rien de dramatique à cette situation.

Arrivée à la maison je m’arrête un instant pour observer cette agacement. Je respire, je sens tout à coup une tension dans tout mon corps, des douleurs dans le dos, une sensation de lourdeur et surtout une profonde fatigue m’envahir. C’est comme si, tout à coup, en observant mes sensations physiques, je prenais la mesure de cette fatigue et je l’autorisais enfin à prendre sa place alors que mon cerveau avait voulu l’anesthésier pour continuer sa course effrénée du « je dois ».

Je me reconnecte enfin à moi et je réalise, qu’après une semaine de travail intense, je n’aspire qu’à une chose un samedi matin : au repos. Je prends donc conscience que mon conjoint, n’est responsable en rien de l’énergie qui circule en moi et c’est bien à moi d’en prendre soin.

Je réfléchis donc à quelques actions possibles pour nourrir ce désir et de retour auprès de mon conjoint , je lui propose de s’occuper de notre fils toute la matinée, (ce qu’il accepte) puis de passer du temps avec lui l’après-midi.
Je me repose donc. Je me détends. Mon énergie pleine de frustration et d’agacement s’est transformée et me voilà paisible et prête à passer une belle après-midi avec mon fils.
Enfin consciente de mon énergie plutôt basse, je choisis des activités calmes avec lui. Je me sens vraiment alignée.

Cette anecdote est une invitation, lorsque vous ressentez une émotion désagréable, après avoir observé le flux de vos pensées, à vous connecter à votre ressenti corporel, à prendre plusieurs respirations très lentes, à observer ce qui se passe au niveau de votre nuque, votre dos, vos épaules, votre poitrine, votre ventre, dans vos jambes…. Est-ce que vous ressentez des tensions et où sont-elles situées ? Faites l’expérience de cette émotion dans votre corps.
Prenez ce moment pour vous, même 5minutes, puis si vous arrivez à identifier l’émotion qui se cache derrière ces sensations, posez-vous simplement la question : Qu’est-ce que j’adorerais vivre dans cette situation et que je ne vis pas ? Sans vous attacher à une stratégie, à ce que l’autre pourrait faire pour vous. Juste, qu’est-ce que vous aimeriez ressentir dans cette situation ? Dans quelle énergie aimeriez-vous être ?
C’est vraiment à partir de ce que vous rêvez de vivre, que vous arriverez le mieux à dialoguer avec votre entourage et à faire des demandes pour combler vos besoins.
Cette connexion au corps est aussi une façon de faire la paix avec votre mental qui est rempli d’injonctions du type « je dois » » « il faut » et peut permettre de prévenir les conflits.

Avant de découvrir cet outil de connexion à soi qu’est la CNV, j’aurais sans doute accusé mon conjoint de manquer de fiabilité, de ne pas prendre soin de mon temps et de mon énergie. Mais le résultat aurait inévitablement été le conflit et je n’aurais pas réalisé quel était le véritable besoin derrière cet agacement.
Mon invitation ici, avant d’accuser un conjoint, un proche, un ami dans une situation où vous ressentez un énervement, un ras-le bol à vous connecter à vos sensations corporelles, à vos sentiments, à vos besoins profonds et surtout à faire un pas de côté pour respirer et observer ce qui se passe en vous.

Une fois que vous avez identifié ce que vous « rêvez de vivre » dans cette situation (et que vous ne vivez pas), réaliser qu’il y a une multitude de possibilités pour combler ce besoin, dès lors que vous le « conscientisez ».

Pour ce qui est des besoins vous trouverez en note de l’épisode sur nosfabuleuxpouvoirs.com/besoins une liste pour vous donner une idée de ce que sont les besoins au sens de la CNV c’est à dire des valeurs communes à tous les êtres humains.

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